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pays, tandis que des jésuites ont écrit en chinois de manière à égaler les meilleurs lettrés ; aucun d’eux n’a vu les Chinois autrement qu’en cérémonie, dans des visites d’étiquette ou des festins réglés par les rites, tandis que les missionnaires pénétraient et étaient répandus partout, depuis la cour impériale jusqu’aux derniers villages des provinces les plus éloignées. Ces voyageurs n’ont pas laissé de parler tous fort bien des productions du pays, des mœurs des habitants, du génie du gouvernement ; c’est qu’ils avaient tous sous les yeux, en faisant la relation de leurs voyages, la collection des Lettres édifiantes, la compilation de Duhalde et les Mémoires des missionnaires. Aussi ne trouve-t-on pas, chez les uns, une notion de quelque importance qui ait échappé aux autres ; ils ont copié fidèlement, et c’est ce qu’ils pouvaient faire de mieux. Qu’auraient pu dire, à leur place, les hommes même les plus habiles ? La situation des voyageurs n’est pas brillante à la Chine ; on les emprisonne, à leur départ de Canton, dans des barques fermées ; on les garde à vue dans toute leur route sur le grand canal ; on les met aux arrêts forcés aussitôt après leur arrivée à Péking ; on les