Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 1.djvu/30

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trouvant ce pays livré au désordre et à la misère, des sentiments bien différents de ceux qui animèrent leurs prédécesseurs il y a trois siècles. Sous l’empire de ces sentiments, ils ont publié des relations où la Chine est représentée sous des couleurs peu riantes. Ils ont, sans le vouloir, exagéré le mal, comme leurs devanciers avaient exagéré le bien, et cette différence dans les appréciations a produit des récits contradictoires, qui n’étaient pas de nature à jeter un grand jour sur la société chinoise. Pour augmenter la confusion, il était juste que les touristes fournissent leur contingent, et certes ils n’y ont pas manqué.

Il est peu de voyageurs, attirés par la curiosité ou l’intérêt, soit à Macao, soit sur quelque autre point du littoral chinois, qui n’aient éprouvé le besoin de faire savoir au monde, du moins par la voix des journaux, qu’ils avaient visité l’empire céleste. Quoiqu’ils n’aient presque rien vu, cela ne les a pas empêchés d’écrire beaucoup et de s’appliquer à dénigrer les Chinois, par la raison toute simple que les missionnaires en avaient autrefois fait l’éloge. Le plus souvent, ils se sont inspirés, dans leurs écrits, de quelques relations d’ambassades, qui, malheureusement, jouissent encore