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les lois étaient fidèlement observées. Cet immense empire avait de quoi frapper l’imagination, avec sa nombreuse population, si intelligente et si policée, avec ses campagnes habilement cultivées, ses grandes villes, ses fleuves magnifiques, son beau système de canalisation, tout cet ensemble enfin de civilisation et de prospérité. La comparaison n’était certes pas à l’avantage de l’Europe ; aussi les missionnaires furent-ils portés à tout admirer dans leur nouvelle patrie d’adoption. Ils ne virent pas toujours le mal, s’exagérèrent souvent le bien, et publièrent de bonne foi des relations qu’à leur insu, sans doute, ils embellissaient un peu trop.

Les missionnaires modernes sont peut-être tombés dans l’excès contraire ; l’Europe aujourd’hui ne cesse de marcher de progrès en progrès, et chaque jour une nouvelle découverte est signalée à l’attention des esprits. La Chine, au contraire, est en décadence, les vices qui déformaient ses antiques institutions ont grandi, et ce qu’il pouvait y avoir de bien a presque entièrement disparu. Aussi les missionnaires, partis pleins d’illusions et d’idées magnifiques sur la splendeur de la civilisation chinoise, ont-ils éprouvé, dans ces derniers temps, en