Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 1.djvu/278

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cuter la sentence, et déjà le criminel s’en allait, avec une touchante résignation, à travers les déserts de la Tartarie, subir sa peine sur les frontières du Turkestan, lorsque les cours suprêmes de Péking, émues de compassion, allèrent en corps se jeter à genoux aux pieds de l’empereur et lui demander grâce pour ce pauvre diable. L’empereur daigna révoquer sa sentence, et un courrier partit, ventre à terre, pour en porter la nouvelle aux exécuteurs de la justice impériale. Le dragon fut réintégré dans ses fonctions, à condition qu’à l’avenir il s’en acquitterait un peu mieux.

Les Chinois de nos jours croient-ils à ces pratiques ridicules, à ces extravagances ? Pas le moins du monde. On ne doit voir en tout cela qu’une manifestation extérieure purement mensongère. Les habitants du Céleste Empire observent les superstitions antiques, sans y ajouter foi. Ce qui a été fait dans les temps passés, on le pratique encore aujourd’hui, par la seule raison qu’il ne faut pas changer ce que les ancêtres ont établi.


______