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Tchoung-king. On y trouve tout ce qu’on peut désirer. Quelle différence avec ce pays-ci, dont la pauvreté est extrême et où l’on ne vit que de privations ! — Il n’est pas encore bien tard, reprit le jeune fonctionnaire, vous pourrez arriver ce soir au remarquable palais communal qui se trouve sur la route, y passer la nuit et arriver demain à Tchoung-king avant midi. — Oh ! ajouta un autre, la chose est très-facile, car les chemins sont plats comme la main, et la campagne est d’une beauté ravissante. On voyage presque toujours à l’ombre, sous le feuillage de grands arbres. — A-t-on prévenu les porteurs de palanquins ? s’écria le gros préfet de la ville, en s’adressant aux nombreux domestiques qui encombraient la salle ; vite, qu’on aille les chercher, parce que nos deux illustres hôtes veulent absolument se mettre en route quand ils auront mangé le riz ; ils sont très-pressés, et ne peuvent nous honorer plus longtemps de leur présence. — Un moment, dîmes-nous ; pas de précipitation. Il paraît que personne, ici, n’est bien au courant de nos affaires. D’abord, nous devons changer nos palanquins ; ceux qu’on nous a donnés à Tching-tou-fou ne peuvent pas nous servir. N’est-ce pas, maître Ting, que c’est ici que nous trouverons de bons palanquins à quatre porteurs ? — Mais non, mais non ! s’écrièrent de concert tous les mandarins. Dans un petit endroit comme celui-ci comment trouver des palanquins tout confectionnés ? Il faut les commander à l’avance. — Qu’on les commande ; nous ne sommes nullement pressés. Arriver à Canton une lune plus tôt ou une lune plus tard, c’est peu de chose dans le cours de notre existence. En attendant, nous pourrons noua récréer ici en