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remplacer celles qui avaient disparu dans la tempête. La grande et belle association de l’œuvre de la propagation de la foi, inspirée de Dieu à une pauvre femme de Lyon, est venue soutenir et développer ces premiers succès ; le Saint-Siége a érigé les dix-huit provinces de Chine en autant de vicariats apostoliques où les prêtres des missions étrangères, les jésuites, les dominicains, les franciscains et les lazaristes travaillent, sans relâche, à l’agrandissement du royaume de Dieu. Chaque vicariat possède, avec un grand nombre d’écoles pour l’éducation des garçons et des filles, un séminaire où l’on s’applique à organiser un clergé indigène, en formant de jeunes Chinois aux vertus et aux sciences ecclésiastiques ; de toute part des associations pieuses ont pris naissance, dans le but de procurer le baptême aux enfants moribonds ou de recueillir ceux qui sont abandonnés ; on institue des crèches et des asiles, sur les modèles des œuvres que la charité sait si bien faire prospérer en France.

Aujourd’hui la propagation de l’Évangile en Chine ne se pratique plus comme autrefois. Les missionnaires ne sont plus à la cour, entourés de la protection de l’empereur et des grands, allant et venant avec le cérémonial des mandarins et offrant aux yeux du peuple tous les prestiges d’une puissance reconnue par l’État. Ils sont proscrits dans toute l’étendue de l’empire ; ils y entrent en secret, avec toutes les précautions que peut suggérer la prudence, et ils sont forcés d’y résider en cachette, pour se mettre à l’abri de la surveillance et des recherches des magistrats. Ils doivent même éviter avec soin de se produire aux