Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 1.djvu/186

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

contrée orientale. Liou-siou-yen, conseiller du palais et auparavant membre du conseil de guerre, a écrit cette inscription. »

Ce monument précieux, dont Voltaire a eu la témérité, ou, pour mieux dire, la mauvaise foi de contester l’authenticité, parle encore d’un personnage célèbre en Chine nommé Kouo-tze-y. Il fut l’homme le plus illustre de la dynastie des Tang, et dans la paix et dans la guerre. Plusieurs fois il remit sur le trône les empereurs chassés par des étrangers et des rebelles. Il vécut quatre-vingt-quatre ans, et mourut en 781, l’année même où ce monument fut érigé. Son nom est resté populaire en Chine jusqu’à présent. Il est souvent le héros des pièces que l’on joue sur le théâtre, et nous-mêmes nous avons souvent entendu son nom prononcé avec respect et admiration dans des réunions de mandarins. Tout porte à croire que ce grand homme était chrétien ; voici, du reste, de quelle manière en parle le monument de Si-ngan-fou.

« Kouo-tze-y, premier président de la cour ministérielle et roi de la ville de Fen-yen, était, au commencement, généralissime des armées de So-fan, c’est-à-dire dans les contrées septentrionales. L’empereur Sou-tsoung se l’associa pour compagnon d’une longue marche ; mais, quoique, par une faveur singulière, il fût admis familièrement dans la chambre de l’empereur, il n’était pas plus à ses propres yeux que s’il n’eût été qu’un simple soldat. Il était les ongles et les dents de l’empire, les oreilles et les yeux de l’armée ; il distribuait sa solde et les présents que lui faisait l’empereur, et n’accumulait rien dans sa maison. Ou