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trouvaient dans la supputation de l’année des Chinois, et de leur faire une espèce de calendrier perpétuel pour un temps assez considérable ; mais nous ne pensions pas qu’on était arrivé au bout, et que le bureau des mathématiques de Péking s’était humblement déclaré incapable de confectionner un calendrier. Le vice-roi, qui peut-être avait reçu de l’empereur des instructions particulières à ce sujet, nous demanda s’il n’y aurait pas moyen d’engager les missionnaires à travailler à la réforme du calendrier. Nous lui répondîmes que, si l’empereur les y invitait, ils n’auraient probablement aucun motif de ne pas accéder à son désir. Nous prîmes de là occasion de rappeler à ce haut dignitaire tous les services que les missionnaires avaient autrefois rendus à l’empire, en dirigeant les travaux du bureau des mathématiques, en dressant les cartes géographiques des provinces et des pays tributaires, en négociant divers traités avec les Russes et dans une foule d’autres circonstances où ils avaient montré autant de talent que de dévouement. — Que de missionnaires, lui dîmes-nous, ont quitté leur patrie pour se dévouer entièrement aux Chinois ! Et les Chinois, de quelle manière ont-ils récompensé tant de travaux et de si grands sacrifices ? Quand on a cru n’avoir plus besoin d’eux, on les a chassés ignominieusement ; on en a immolé un grand nombre, on s’est emparé des établissements qu’ils avaient élevés à grands frais, on a été jusqu’à ravager, encore tout récemment, les tombeaux de ces vertueux et savants personnages, qui excitaient l’admiration du célèbre empereur Khang-hi.

Quand nous parlâmes de la récente profanation des