Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 1.djvu/168

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lieux que le ciel couvre de son dais immense, sur tous les points que la terre enserre, que le soleil et la lune éclairent de leurs rayons, que la rosée et les nuages du matin fertilisent, tous les êtres humains qui vivent et qui respirent ne peuvent manquer de l’aimer et de le révérer. »

Le troisième livre classique, Lun-yu, ou entretiens philosophiques, est un recueil de maximes confusément rassemblées et de souvenirs des entretiens de Confucius avec ses disciples. Parmi un grand nombre de banalités sur la morale et la politique, on trouve quelques pensées profondes, des détails assez curieux sur le caractère et les habitudes de Confucius, qui paraît avoir été un peu original. Ainsi le Lun-yu dit que son pas était accéléré en introduisant les hôtes, et qu’il tenait les bras étendus, comme les ailes d’un oiseau… La robe qu’il portait chez lui eut pendant longtemps la manche droite plus courte que l’autre ; il ne mangeait pas la viande qui n’était pas coupée en ligne droite ; si la natte sur laquelle il devait s’asseoir n’était pas étendue régulièrement, il ne s’asseyait pas dessus ;… il ne montrait rien du bout du doigt, etc.

Enfin, le quatrième livre classique est celui de Mengtze ou Mincius, comme le nomment les Européens. Son ouvrage, divisé en deux parties, renferme le résumé des conseils adressés par ce philosophe célèbre aux princes de son temps et à ses disciples. Mincius a été décoré par ses compatriotes du titre de second sage, Confucius étant le premier, et on lui rend, dans la grande salle des lettrés, les mêmes honneurs qu’à Confucius. Voici ce que dit un auteur chinois du livre de Mincius : « Les sujets traités dans cet ouvrage sont de diverses natures : ici, les vertus de la vie individuelle et de parenté sont exami-