Dans les rapports officiels et les occasions solennelles, les Chinois sont peut-être roides, guindés et trop esclaves de l’étiquette et du cérémonial. Les pleurs et les gémissements forcés dans les cérémonies funèbres, les protestations emphatiques d’affection, de respect et de dévouement, adressées à des gens qu’on déteste et qu’on méprise ; les invitations les plus pressantes à dîner, à condition qu’on n’acceptera pas : voilà autant d’abus et d’excès qu’on rencontre assez souvent, et qui ont été blâmés par Confucius lui-même. Ce rigide observateur des rites a dit quelque part qu’en fait de cérémonies, il vaut mieux être avare que prodigue, surtout si l’on n’a pas dans le cœur, en les pratiquant, ce sentiment intérieur qui seul en fait le mérite et leur donne de l’importance.
A part ces relations publiques, où l’on remarque généralement de la contrainte et de l’afféterie, les Chinois ont dans leurs manières beaucoup de désinvolture et de laisser aller. Quand ils ont déposé leurs bottes de satin, leur habit de cérémonie et leur chapeau officiel, ils deviennent hommes de société. Dans le commerce habituel de la vie, ils savent mettre de côté toutes les entraves de l’étiquette, et former de ces réunions intimes où, comme chez nous, les conversations sont assaisonnées de gaieté et d’aimables futilités. Les amis se donnent, sans façon, rendez-vous pour boire ensemble du vin chaud ou du thé, et fumer l’excellent tabac du Leao-tong ; quelquefois même ils se passent la fantaisie de faire des calembours et de deviner des rébus.
Apprendre à reconnaître les caractères chinois, à bien les prononcer et à les former avec le pinceau, voilà la base de l’enseignement que reçoivent les jeunes