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de brigandage ; puis la réunion de quelques scélérats cherchant à résister à la répression des mandarins. On voit bientôt surgir une petite armée, recrutée dans la lie des populations, et qui peut donner de sérieuses inquiétudes au vice-roi de la province de Kouang-si… Enfin le vulgaire capitaine de voleurs, devenu hier chef de bande, se proclame généralissime, fait intervenir la politique et la religion dans sa révolte, appelle à lui les sociétés secrètes qui pullulent dans l’empire, se déclare le restaurateur de la nationalité chinoise contre l’usurpation de la race tartare-mantchoue, prend le titre d’empereur, sous le nom fastueux de Tien-te, Vertu céleste », se dit frère cadet de Jésus-Christ… ; et c’est ainsi qu’un empire de trois cents millions d’hommes est mis à deux doigts de sa perte, et menacé d’une dissolution prochaine.

On s’étonnera peut-être qu’une petite rébellion de bandits ait pu grandir ainsi peu à peu au point de devenir formidable, et de revêtir un caractère en quelque sorte national ; mais, pour qui connaît la Chine et son histoire, il n’y a là rien de bien surprenant. Ce pays a toujours été la terre classique des révolutions, et ses annales ne sont que