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conseil spécial, qui comprend sept divisions, chargées des approvisionnements, appointements et punitions, des réparations du palais, de la perception des revenus des fermes et de la surveillance des troupeaux du domaine privé. Trois grands établissements scientifiques sont attachés à la cour : le collège national, où sont élevés les fils des grands dignitaires ; le collège impérial d’astronomie, chargé des observations astronomiques et astrologiques et de la rédaction du calendrier annuel ; enfin, le grand collège médical. Huit cents gardes du corps sont attachés à la personne de l’empereur, et le service militaire de la capitale est confié aux généraux des Huit-Bannières, corps composé de soldats mantchoux, mongols et chinois, descendants directs des soldats de l’armée qui conquit la Chine de 1643 à 1644. La nombreuse corporation des eunuques employés dans le palais, et qui, sous les dynasties précédentes, a joué un rôle si actif dans les révolutions dont l’empire chinois a été si souvent le théâtre, se trouve aujourd’hui réduite à une inaction complète. Sous la minorité de Khang-hi, second empereur de la dynastie mantchoue, les quatre régents chargés des intérêts de l’État anéantirent l’autorité des eunuques. Leur premier acte fut de porter une loi expresse, qu’on fit graver sur une plaque de fer du poids de mille livres, et qui interdit pour l’avenir aux princes mantchoux la faculté d’élever les eunuques à aucune sorte de charge ou de dignité. Cette loi a été fidèlement observée, et c’est peut-être une des causes principales auxquelles on doit attribuer la paix et la tranquillité dont a joui la Chine pendant si longtemps.