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ture jaune ou rouge pour preuve de leur illustre origine. Un tribunal particulier est chargé de les gouverner et de veiller sur leur conduite.

Les premiers mandarins civils et militaires qui se sont distingués dans l’administration ou dans la guerre reçoivent des titres tels que koung, heou, phy, tze et nan, qui peuvent correspondre à ceux de duc, marquis, comte, baron et chevalier. Ces titres ou grades ne sont pas héréditaires et ne donnent aucun droit aux fils des individus récompensés ; mais, ce qui paraît fort peu en harmonie avec nos idées, ils peuvent être reportés sur les ancêtres. Cette coutume a été introduite en vue des cérémonies funèbres et des titres que tous les Chinois doivent adresser à leurs parents défunts. Un officier, élevé en grade par l’empereur, ne pourrait accomplir un rite funèbre d’une manière convenable, si les ancêtres n’étaient par décorés d’un titre correspondant. Supposer que le fils est plus qualifié que le père, ce serait bouleverser la hiérarchie et porter une grave atteinte au principe fondamental de l’empire. Une noblesse, non-seulement viagère, mais remontant aux ancêtres et ne pouvant pas être transmise aux descendants, étonne par sa bizarrerie, et il faut être Chinois, dit-on, pour avoir pu trouver une pareille chose. Cependant il serait peut-être intéressant d’examiner si, en réalité, il n’y a pas plus d’avantages et moins d’inconvénients à faire rejaillir l’illustration d’un individu sur le père que sur les enfants. Tous les officiers ou employés civils et militaires de l’empire chinois sont divisés en neuf ordres (khiou-ping) distingués les uns des autres par des globules[1] par-

  1. Dans la plupart des livres qui parlent de la Chine, ce signe de distinction est appelé bouton ; mais il nous semble que ce mot est très-mal trouvé, et peu propre à donner une véritable idée de la chose.