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martyre de pierre et paul

proches ni ses amis. Il traita sa mère, ses frères, sa femme, et tant d’autres qui lui étaient unis par le sang, comme des ennemis et des rivaux ; il les fit périr dans des supplices variés. [3] Mais à tous ces crimes il faut ajouter qu’il fut le premier empereur qui se déclara l’adversaire de la piété envers Dieu. [4] Le romain Tertullien nous le rappelle à son tour en ces termes :

« Ouvrez vos annales. Vous y verrez que Néron, le premier, persécuta cette croyance au moment où, l’Orient soumis, il exerçait à Rome surtout sa férocité contre tout le monde. Nous nous faisons gloire d’une condamnation dont un tel homme est le promoteur. Quiconque le connaît pourra penser que, si elle n’était un grand bien, une chose n’eût pas été condamnée par Néron. »

[5] Ainsi donc celui qui a l’honneur d’être proclamé le premier ennemi de Dieu se signala par le supplice des apôtres. L’histoire raconte que, sous son règne, Paul fut décapité et Pierre crucifié à Rome, et l’appellation de Pierre et de Paul attribuée jusqu’à ce temps aux cimetières de cette ville confirme ce récit. [6] Ce fait, du reste, nous est encore garanti par Gaïus, homme ecclésiastique, qui vivait sous Zéphyrin, évêque de Rome [199-217]. Dans un écrit où il argumente contre Proclus, le chef de la secte des Cataphrygiens, il parle des lieux où furent déposés les saintes dépouilles des deux apôtres ; il dit :

« [7] Je puis montrer les trophées des apôtres. Va au