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les thérapeutes

[20] Plus loin, il dit encore plus expressément :

« L’explication des saintes lettres se fait chez eux par des figures et des allégories. Pour eux, la loi tout entière ressemble à un être vivant, l’arrangement des paroles est le corps, l’âme est le sens invisible qui se cache dessous les mots : c’est celui-ci que cette secte cherche avant tout à contempler, essayant de découvrir dans le miroir des mots la merveilleuse beauté de la pensée qui s’y reflète. »

[21] Qu’est-il besoin de parler encore de leurs assemblées dans un même lieu et des occupations des hommes, séparées de celles des femmes, mais réunies chacune dans un même endroit ? Qu’est-il besoin de rappeler leurs exercices ? Ils sont encore de nos jours en usage parmi nous. Nous nous y adonnons surtout au temps de la passion du Sauveur, que nous passons dans le jeûne, les veilles et la méditation des saintes Écritures. [22] Dans ce que l’auteur dont nous parlons rapporte, nous trouvons très exactement, la même coutume que nous seuls observons jusqu’à maintenant. Il raconte les veillées de la grande fête et les exercices qu’on y pratique, les hymnes que nous avons l’habitude de chanter ; il dit que l’un d’eux chante seul en gardant avec soin le rythme, et que les autres l’écoutent en silence et ne chantent après lui que la fin des hymnes. Ces jours-là, ils couchent par terre sur une natte ; ils ne boivent absolument pas de vin, ainsi que l’affirme expressément Philon ; ils s’abstiennent de toute espèce de viandes : l’eau est leur seul breuvage et, avec leur pain, ils ne prennent que du sel et de l’hysope. [23] Philon décrit