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m’a ramené sur le rivage, pour t’apporter cette nouvelle. Rien n’est plus utile aux mortels qu’une sage défiance.


Le Chœur.

Ô roi, je n’aurais jamais pensé que Ménélas tromperait tes yeux et les nôtres, comme il les a trompés.

Théoclymène.

Ah ! malheureux jouet des artifices d’une femme ! Mon hymen est bien loin. Si du moins en poursuivant le vaisseau on pouvait le reprendre, j’aurais bientôt ces étrangers en mon pouvoir. Mais je me vengerai sur ma sœur qui m’a trahi, et qui, voyant Ménélas dans ce palais, ne me l’a pas fait connaître. Ses oracles imposteurs n’abuseront plus désormais aucun mortel.

Le Chœur.

Où cours-tu, ô mon maître ? quel meurtre vas-tu commettre ?

Théoclymène.

Je vais où la justice m’appelle : retirez-vous de mon passage.

Le Chœur.

Non, je m’attacherai à tes vêtements ; tu cours à un grand crime.

Théoclymène.

Esclave, prétends-tu commander à ton maître ?

Le Chœur.

C’est par dévouement.

Théoclymène.

Non pour moi. Si tu ne me laisses

Le Chœur.

Je ne te lâcherai pas.