Et moi, infortunée, objet de la haine générale, une déesse m’enlève à ma patrie, à mon époux, parce que j’ai quitté, sans l’avoir voulu, ma maison et ma famille pour un hymen honteux.
Si à l’avenir vous jouissez d’un sort prospère, il compensera vos souffrances passées.
Ô Ménélas ! permets que je prenne aussi part à votre joie, quoique je n’en connaisse qu’imparfaitement le sujet.
Oui, vieillard, tu peux aussi te mêler à notre entretien.
Celle-ci n’est-elle pas l’auteur des maux que nous avons eu à souffrir devant Troie ?
Ce n’est pas elle ; les dieux nous trompaient ; un fantôme aérien abusait nos sens.
Que dis-tu ? nous avons subi tant de travaux pour un vain fantôme ?
Triste effet de la vengeance de Junon, et de la querelle des trois déesses.
Voilà donc ta véritable épouse ?
C’est elle-même, tu peux m’en croire.
Ô ma fille, combien la fortune est une déesse inconstante, variable et mobile ! L’un souffre, l’autre, sans avoir souffert, meurt misérablement. Toi et ton époux, vous