Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/197

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si tendre ; courbée sous le poids des ans, sans enfants, sans patrie, c'est moi qui dois te rendre ces tristes et derniers devoirs. Hélas ! tant de caresses, tant de soins, tant de nuits inquiètes sont perdus! Quelles paroles les poètes graveront-ils sur ton tombeau ? « L'enfant qui repose ici, a péri par la main des Grecs, qui le craignaient (58). » Inscription déshonorante pour la Grèce ! Jeune enfant, tu perds l'héritage de tes pères, mais du moins le bouclier d'Hector sera ta sépulture. Bouclier qui, dans les combats, couvrais le corps de ce héros, tu as perdu ton brave défenseur. Je vois autour de cet anneau l'empreinte de son bras chéri ; je vois les traces de la sueur qui ruisselait de son front généreux, lorsque dans ses glorieux travaux il t'approchait de son visage. Apportez, apportez ce qui nous reste des débris de notre fortune, pour honorer ses funérailles ; le sort ne me permet pas de parer magnifiquement ta tombe, reçois du moins ce qui me reste. Insensé le mortel qui compte sur une prospérité durable, et se livre à la joie ; telle qu'un homme en délire, la fortune inconstante se plaît aux révolutions ; nul ne conserve jamais un bonheur sans mélange.

LE CHOEUR.

Les Phrygiennes captives t'apportent ces débris des dépouilles phrygiennes pour parer le corps d'Astyanax.

HÉCUBE.

[1209] O mon fils, tu n'as pu vaincre tes rivaux par ton adresse à manier un coursier, ou à lancer des flèches, exercices