ne sais quel aveugle destin, je ne l’ai point revue, et dans l’abandon je pleure mon infortune.
[81] hélène, que pourrais-je te dire ? Tu as sous les yeux les malheurs de la race d’Agamemnon. Pour moi, privée de sommeil, je veille sur ce mort ; car il est mort, à en juger au faible souffle qui lui reste. Je n’insulte point à son malheur ; mais toi, heureuse hélène, et ton heureux époux, vous venez à nous dans notre misère.
Depuis combien de temps ton frère est-il étendu sur ce lit de douleur ?
Depuis qu’il, a versé le sang dont il est né.
Ô malheureux ! et sa mère, quelle fin funeste !
Tel est notre sort : tant de malheurs m’ont réduite au désespoir.
Au nom des dieux, veux-tu m’accorder une grâce ?
Tu me vois occupée à veiller sur mon frère.
Veux-tu aller pour moi au tombeau de ma sœur ?
Au tombeau de ma mère ! et dans quel but ?
Pour y porter mes cheveux en offrande, et y faire des libations en mon nom.
Ne peux-tu visiter toi-même la tombe de ceux que tu aimes ?