POLYMESTOR.
Ami chéri, car je t’ai reconnu au sonde ta voix, Agamemnon, car c’est toi, vois-tu comme on m’a traité ?
AGAMEMNON.
Ah ! malheureux Polymestor, qui t’a mis en ce triste état ? qui t’a privé de la lumière ? qui a fait ruisseler le sang de tes yeux ? qui a massacré tes fils ? Quel qu’il soit, une étrange fureur l’animait contre toi et contre tes enfants.
POLYMESTOR.
[1120] C’est Hécube, aidée des captives, qui m’a fait périr… Que dis-je, périr ? mot trop faible pour mes tourments !
AGAMEMNON.
Que dis-tu ? (A Hécube.) Eh quoi ! Hécube, es-tu l’auteur du crime dont il t’accuse ? tu as pu te porter à cet excès d’audace ?
POLYMESTOR.
Ô dieux ! qu’as-tu dit ? Est-elle près de moi ? Réponds, où est-elle ? Que je la saisisse entre mes bras, que je déchire son corps, et le mette en lambeaux !
AGAMEMNON.
Malheureux ! que vas-tu faire ?
POLYMESTOR.
Au nom des dieux, laisse-moi porter sur elle ma main furieuse !
AGAMEMNON.
Contiens-toi ; bannis de ton cœur cette barbarie ; parle : après vous avoir entendus tous deux l’un après l’autre, je jugerai avec équité si tu as mérité ce traitement.
POLYMESTOR.
[1132] Je vais le dire. Il y avait un des enfants de Priam, le plus jeune, Polydore, fils d’Hécube, que Priam, son père,
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