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C’est même un vin que Maron m’a donné, Maron, le fils du dieu[1].

Silène

Lui que j’ai élevé, que j’ai porté dans mes bras ?

Ulysse

Le fils de Bacchus, afin qu’il ne te reste aucun doute.

Silène

Ce vin est-il resté dans la cale du navire, ou bien l’as-tu avec toi ?

Ulysse

[145] C’est cette outre que tu vois, ô vieillard, qui le contient.

Silène

Il n’y en a pas là de quoi remplir ma bouche.

Ulysse

J’en ai encore deux fois autant qu’il en coulera de cette outre.

Silène

La belle source que tu m’offres ! elle me réjouit le cœur.

Ulysse

Veux-tu que je te fasse d’abord goûter un peu de ce vin pur ?

Silène

Tu as raison ; la dégustation attire le chaland.

Ulysse

J’ai apporté fort à propos une coupe avec mon outre.

Silène
  1. Maron était fils d’Évanthée. selon Homère, V. Odyss., IX, 196 ; selon d’autres, de Silène lui-même. Evanthée était fils de Bacchus et d’Ariadne ; quelques auteurs le confondent avec Bacchus. Il y avait en Thrace une ville appelée Maronée, qui produisait d’excellent vin.