Silène.
Chœur de satyres.
Ulysse.
Le cyclope.
Ô Bacchus, pour toi je souffre mille maux aujourd’hui, comme au temps où mon corps avait la vigueur de la jeunesse : d’abord, lorsque agité, des fureurs envoyées par Junon, tu t’enfuis, abandonnant les nymphes des montagnes, tes nourrices ; puis, dans la guerre des Géants, combattant bravement à tes côtés, je frappai Encelade au milieu de son bouclier, et le tuai d’un coup de ma lance. Eh bien, quoi ? est-ce en songe que j’aurais vu ce que je dis là ? — Non, par Jupiter ! car je montrai même les dépouilles à Bacchus. Et maintenant je poursuis une entreprise plus pénible encore. Depuis que Junon a lancé contre toi des pirates tyrrhéniens pour te transporter dans une contrée lointaine, informé de ce dessein, j’ai mis à la voile avec mes enfants pour aller à ta recherche. Au haut de la poupe, tenant moi-même en main le gouvernail, je dirigeais le navire ; et mes fils, assis au banc des rameurs et blanchissant d’écume la mer azurée, te cherchaient, ô mon maître ! Déjà nous appro-