Et ceux qu’il n’a pas ensevelis, où les as-tu laissés ?
Près d’ici ; car ce qu’on fait avec zèle est toujours près.
Est-ce que des serviteurs les ont enlevés des lieux souillés par le meurtre ?
Aucun esclave n’a pris part à ce travail. On eût dit, à voir Thésée, qu’il avait chéri ces morts.
Est-ce qu’il a lui-même lavé leurs blessures ?
Il a de plus préparé le lit funèbre, et recouvert les corps.
C’était un ministère à la fois pénible et humiliant.
Qu’y a-t-il d’humiliant pour l’homme dans les maux communs à l’humanité ?
Ah ! que ne suis-je mort avec eux !
Ces regrets inutiles ne font qu’arracher des larmes à ces infortunées.
Hélas ! ce sont elles-mêmes qui m’enseignent les regrets. Mais allons, marchons à la rencontre des morts, en élevant les mains ; entonnons les chants funèbres accompagnés de cris lamentables, en appelant nos amis, dont la perte nous laisse dans une triste solitude : car la seule perte irréparable pour les mortels, c’est celle