rais-je le croire ? Combien de femmes, dans la Grèce, ont célébré par des gémissements et des cris douloureux la perte de leurs fils infortunés ! elles ont abandonné leurs maisons désertes, pour voler vers un nouvel époux.
Toi et les tiens, vous n’êtes pas les seuls que de cruels chagrins aient éprouvés : la Grèce a été en proie à des maux terribles ; et la foudre a sillonné les fertiles plaines de la Phrygie, en y semant la mort.
Femmes de Phthie, répondez à mes questions : j’ai appris, par un bruit confus, que la fille de Ménélas a quitté ce palais et qu’elle est disparue. Je viens dans le désir de m’informer de la vérité ; car, en l’absence de nos amis, ceux qui restent doivent veiller sur leurs intérêts.
Pélée, il est trop vrai : il ne serait pas convenable à moi de cacher un mal auquel je prends part moi-même. La reine s’est enfuie de ce palais.
Quelle crainte l’y a portée ? Achève de m’instruire.
Elle tremblait que son époux ne la forçât d’en sortir.
Est-ce à cause du projet qu’elle avait conçu de faire périr cet enfant ?
Oui, et par crainte de la captive, sa rivale.
Est-ce avec son père qu’elle a fui ? ou quel autre l’accompagne ?