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Hermione
Que jamais, femme, ton esprit n’habite en moi[1] !
Andromaque
Tu es jeune, et tu offenses la pudeur dans tes paroles !
Hermione
Pour toi, ce n’est pas dans tes paroles, mais dans tes actions, qui me blessent autant qu’il est en toi.
Andromaque
Ne peux-tu souffrir en silence les douleurs que te cause l’amour ?
Hermione
Eh quoi ! n’est-ce pas là le plus précieux des biens pour les femmes ?
Andromaque
Oui, lorsque la pudeur le règle ; sinon, c’est un opprobre.
Hermione
Notre ville ne se gouverne pas par les lois des Barbares.
Andromaque
Ce qui est une honte chez les Barbares n’est pas moins honteux chez les Grecs.
Hermione
Tu raisonnes bien, oh ! très bien ; mais tu n’en mourras pas moins.
Andromaque
Vois-tu la statue de Thétis qui tourne sur toi ses regards ?
- ↑ Ce vers a été parodié par Aristophane, dans les Grenouilles, v. 103 ; cependant le vers cité par le Scholiaste est assez différent de celui qu’offre à présent le texte d’Euripide. Voyez page 416 de ma seconde édition.