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de la trompeuse Érope, liée par un hymen trompeur : et pour derniers malheurs, les miens et ceux de mon père, conséquence de la nécessité cruelle qui pèse sur ma famille.

Le Chœur

Voici ton frère qui s’avance, frappé de la sentence mortelle Le plus fidèle des hommes, Pylade, qui lui tient lieu de frère, dirige d’un pas complaisant sa marche mal assurée.

Electre

[1018] Malheureuse que je suis ! Ô mon frère, je gémis en te voyant sur le bord de la tombe, au pied du bûcher funéraire. Oui, malheureuse ! en te voyant pour la dernière fois, ma raison m’abandonne.

Oreste

Contiens ces lamentations de femme, et soumets-toi en silence aux ordres du destin. Ils sont cruels, mais il faut supporter notre fortune présente.

Electre

Eh ! comment contenir mes plaintes, quand il ne nous est plus permis de voir la clarté du soleil ?

Oreste

Ne m’arrache pas la vie ; c’est assez de mourir de la main des Argiens ; cesse de rappeler nos malheurs.

Electre

Malheureux Oreste, comment ne pas déplorer ta jeunesse, ton destin, ta mort prématurée ? tu quittes la vie au moment d’en jouir !

Oreste

Au nom des dieux, ne m’inspire point de faiblesse ; ne fais