Page:Euripide - Electre, 1908, trad. Herold.djvu/76

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ORESTE.

Et moi je quitterai la maison de mon père, et au gré de juges étrangers, j’expierai la mort de ma mère.

KASTOR.

Prends courage, tu iras dans la ville pieuse de Pallas ; aie des pensées fermes !

ÉLECTRE, embrassant Oreste.

Mets ton cœur sur mon cœur, ô frère très chéri ! Voici qu’elles nous éloignent des demeures paternelles, les imprécations sanglantes de notre mère.

ORESTE.

Viens, embrasse ton frère, et pleure comme sur la tombe d’un mort.

KASTOR.

Ah ! ah ! ce que tu dis est cruel à entendre, même pour les Dieux ! Nous, comme les autres Ouranides, nous sommes pleins de pitié pour les mortels qui souffrent.

ORESTE, à Électre.

Je ne te verrai plus jamais.

ÉLECTRE.

Et je ne m’approcherai plus de ta paupière.

ORESTE.

Ces paroles sont les dernières que tu me dises.

ÉLECTRE.

Adieu, ô ville ! (Aux paysannes.) Adieu, ô vous, adieu encore, ô mes concitoyennes !

ORESTE.

Ô très fidèle sœur, tu pars ?