ton meurtre. Par des suffrages égaux de part et d’autre, tu échapperas à la sentence mortelle, car Loxias prendra la faute pour lui-même, lui dont l’oracle t’ordonna de tuer ta mère. Et désormais cette loi sera établie : par l’égalité des suffrages, l’accusé est victorieux. Et les cruelles Déesses, frappées de douleur en te voyant absous, entreront près de la colline dans un gouffre de la terre, demeure sainte et vénérable pour les hommes. Toi, il faudra que tu habites une ville des Arcadiens, sur le cours de l’Alphée, près du sanctuaire lycéen : et la ville sera nommée d’après ton nom. Voilà ce que j’avais à te dire. Quant au cadavre d’Égisthe, les citoyens d’Argos le mettront au tombeau dans la terre. Pour ta mère, Ménélas, conquérant de la terre troyenne, qui vient d’arriver à Nauplie l’ensevelira, avec l’aide d’Hélène : quittant l’Égypte, elle arrive des demeures de Protée, et jamais elle n’est allée chez les Phrygiens ; mais Zeus, pour la discorde et pour la mort des hommes, envoya vers Ilion le fantôme d’Hélène. Que, de la terre achaïque, Pylade, ayant pour épouse celle qui est restée vierge jusqu’à maintenant, la conduise dans sa maison, et qu’il emmène au pays des Phocidiens celui qui ne fut son beau-frère que de nom, et qu’il lui donne des richesses abondantes. Et toi, franchis le col de la terre isthmienne et marche vers la roche heureuse de Kekropia. Ayant accompli le meurtre marqué par le destin, tu vivras d’heureux jours, délivré de tes peines.
Ô fils de Zeus, est-il permis de vous parler ?
Vous le pouvez, vous que n’ont point souillées les meurtres.