Page:Euripide - Electre, 1908, trad. Herold.djvu/72

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ÉLECTRE.

Elle poussa ce cri, ayant porté les mains à mon menton : « Enfant, ô mon enfant, je te supplie ! » Elle se pendait à mes joues, et l’arme a abandonné mes mains.

DEUXIÈME PAYSANNE.

Malheureuse, comment osas-tu regarder de tes propres yeux le meurtre de ta mère expirante ?

ORESTE.

Et moi, m’étant couvert les yeux de mon manteau, je commençai le sacrifice avec l’épée… je l’enfonçai dans le cou de ma mère.

ÉLECTRE.

Et moi, je t’encourageais et aussi j’ai touché l’épée.

PREMIÈRE PAYSANNE.

Tu as commis le plus affreux de tous les crimes.

ORESTE.

Prends, cache les membres de ta mère dans son péplos ; aide-moi à parer les blessures béantes. (Au cadavre.) Tu as donc enfanté tes meurtriers !

Oreste et Électre voilent la figure de Clytemnestre et cachent les blessures.
ÉLECTRE.

Sur toi, amie ennemie, nous jetons tous ces vêtements.

DEUXIÈME PAYSANNE.

Couronnement des grands malheurs dans la maison !

PREMIÈRE PAYSANNE.

Mais voici qu’au-dessus du faîte de la maison