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donne ; d’ailleurs, je n’ai pas grande joie de tout ce que j’ai fait autrefois, mon enfant. Ah ! ah ! malheureuse de mes volontés ! J’ai poussé mon époux trop loin dans la colère.

ÉLECTRE.

Tu pleures tard, alors qu’il n’est plus de remèdes. Mon père est mort : mais comment ne rappelles-tu pas ton fils, qui vagabonde hors de son pays ?

CLYTEMNESTRE.

Je le crains, et je considère mon intérêt et non le sien. Il s’irrite, dit-on, du meurtre de son père.

ÉLECTRE.

Et ton mari, pourquoi entretiens-tu sa fureur sauvage contre moi ?

CLYTEMNESTRE.

Il est violent par nature, et toi aussi tu es quelque peu arrogante.

ÉLECTRE.

C’est que je souffre ; mais je ferai taire ma rancune.

CLYTEMNESTRE.

Et lui assurément ne sera plus dur pour toi.

ÉLECTRE, jetant un regard furtif vers la maison.

Il peut être fier. Il habite ma maison.

CLYTEMNESTRE.

Tu le vois, tu allumes de nouvelles disputes.

ÉLECTRE.

Je me tais, car je le crains… comme je le crains.

CLYTEMNESTRE.

Cesse de tels discours. Pourquoi m’as-tu appelée, enfant ?