Page:Euripide - Electre, 1908, trad. Herold.djvu/61

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ORESTE.

Si un mauvais démon, sous la forme du Dieu, m’a ordonné le meurtre ?…

ÉLECTRE.

Il se serait assis sur le trépied sacré ? Voilà ce que je ne puis croire.

ORESTE.

Je ne puis pas non plus me persuader que le conseil de l’oracle soit bon !

ÉLECTRE, impérieuse.

Ne te laisse pas tomber dans une lâche faiblesse, mais va dresser contre cette femme le piège où tu as pris Égisthe, l’époux, et l’as tué.

ORESTE, prenant une brusque résolution.

J’entre. Je me donne à une tâche terrible et je vais accomplir des actions terribles. Si cela plaît aux Dieux, soit ! Mais le combat m’est amer… sans joie…

Oreste rentre dans la maison. Clytemnestre paraît sur un char, entourée de servantes.
PREMIÈRE PAYSANNE.

Iô ! Reine de la terre argienne, fille de Tyndare et sœur des deux excellents fils de Zeus qui habitent l’éther enflammé, parmi les astres, et qui, sur les flots de la mer, ont le privilège de sauver les hommes, salut ! Je te révère à l’égal des bien-heureux pour ta richesse et ta grande félicité. C’est le moment de rendre hommage à ta fortune. Salut, ô reine.

CLYTEMMESTRE, aux servantes.

Sortez du char, Troyennes, et donnez-moi la main pour m’aider à en descendre. (Les servantes descen-