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ÉLECTRE, anxieuse.

Qui es-tu et comment pourras-tu me prouver que ton récit est vrai ?

LE MESSAGER.

Ne reconnais-tu pas en moi un serviteur de ton frère ?

ÉLECTRE, laissant tomber l’épée.

Ô très cher, la peur me rendait difficile de reconnaître ton visage ; maintenant, je te reconnais. Que dis-tu ? L’odieux meurtrier de mon père est-il mort ?

LE MESSAGER.

Il est mort, je te le dis pour la seconde fois, puisque c’est ton désir.

ÉLECTRE.

Ô Dieux, ô Diké, toi qui vois tout, tu es venue enfin ! (Descendant vers le messager.) De quelle manière a-t-il tué le fils de Thyeste ? Comment s’est accompli le meurtre ? Je veux l’apprendre ?

LE MESSAGER.

Après que nous fûmes sortis de ces demeures, nous allâmes, par une route assez large pour deux chars, là où était l’illustre roi des Mycéniens. Il se promenait dans des jardins bien arrosés, et cueillait pour sa tête des couronnes de tendre myrte. Nous ayant vus, il nous cria : « Salut ô étrangers : qui êtes-vous, d’où venez-nous ? et vers quel pays allez-vous ? » Oreste répondit : « Nous sommes Thessaliens ; nous allons vers l’Alphée pour sacrifier à Zeus Olympien. » Égisthe, l’entendant, lui répliqua : « Vous devez être nos convives au festin des Dieux ; je suis ici pour sacrifier des bœufs aux Nymphes ;