Page:Euripide - Electre, 1908, trad. Herold.djvu/40

Cette page a été validée par deux contributeurs.

LE VIEILLARD, appuyant sur les mots.

Que je vois là Oreste, le fils d’Agammenon.

Électre regarde Oreste avec étonnement, puis elle se retourne vers le vieillard.
ÉLECTRE.

Et quel signe as-tu aperçu, qui me convainque ?

LE VIEILLARD.

La cicatrice, près du sourcil. Jadis, dans les demeures du père, il poursuivait un faon avec toi, il tomba et il se fit une blessure qui saigna…

ÉLECTRE, regardant Oreste.

Que dis-tu ? Je vois bien la marque de la chute.

LE VIEILLARD, presque avec reproche.

Et tu hésites à embrasser ce qui t’est le plus cher ?

ÉLECTRE.

Non, ô vieillard ! Car ces indices me persuadent en mon âme. (Elle s’élance vers Oreste.) Ô toi qui as paru avec le temps, je t’ai contre mon espérance.

Elle le tient embrassé.
ORESTE.

Je t’ai aussi avec le temps.

ÉLECTRE.

Je ne croyais plus te voir !

ORESTE.

Je ne l’espérais plus !

ÉLECTRE.

Es-tu bien lui ?

Oreste tendrement se détache d’Électre.
ORESTE, d’une voix forte.

Seul, je serai ton défenseur, si m’est propice le