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ÉLECTRE, bas.

Peut-être est-il heureux de te voir, toi qui es du même âge qu’Oreste.

ORESTE, bas.

Qu’un homme cher… (Voyant le vieillard tourner autour de lui.) Mais pourquoi tourne-il autour de moi ?

ÉLECTRE.

Moi aussi, je m’étonne de cela, étranger.

Tout à coup le vieillard s’arrête et, très ému, se tourne vers Électre.
LE VIEILLARD, la voix tremblante.

Ô vénérable… prie… ma fille… Électre… les Dieux…

ÉLECTRE.

Que leur demander ? De quoi les remercier ?

LE VIEILLARD.

Demande qu’il soit bien à toi, le cher trésor qu’un Dieu te montre !

ÉLECTRE.

Bien, j’invoque les Dieux… Mais que dis-tu, vieillard ?

LE VIEILLARD, montrant Oreste.

Regarde celui-là, enfant, l’homme très cher…

ÉLECTRE.

Depuis longtemps je crains que tu n’aies plus ta raison.

LE VIEILLARD, blessé.

Moi… je n’ai plus ma raison… quand je vois ton frère…

ÉLECTRE, rapidement.

Que veut dire, vieillard, un mot si imprévu ?