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ÉLECTRE, reculant encore.

Ô Phoibos Apollon, je t’implore, je ne veux pas mourir.

ORESTE.

Puissé-je en tuer d’autres, plus détestés que toi.

Il s’approche encore d’Électre.
ÉLECTRE, se détournant.

Va-t-en !… Ne touche pas qui tu ne dois pas toucher.

ORESTE.

Je ne puis embrasser personne à meilleur droit.

ÉLECTRE.

Comment, alors, armé de ton épée, te cachais-tu près des demeures ?

ORESTE, saisissant le bras d’Électre.

Reste, écoute, et bientôt tu diras comme moi.

ÉLECTRE.

Je reste, je t’appartiens, car tu es le plus fort.

ORESTE, lâchant le bras d’Électre.

Je viens t’apporter des paroles de ton frère.

ÉLECTRE.

Ô cher ami ! (Après un court silence.) De mon frère, vivant ou mort ?

ORESTE.

Il vit. Je veux d’abord t’annoncer ce bonheur.

ÉLECTRE.

Sois heureux, en salaire de tes douces paroles.

ORESTE.

Puissions-nous être heureux l’un et l’autre, en commun.