Allons ! Qui est le premier ? Qui viendra après, tenant en main le tison, et, l’enfonçant dans les paupières du Kyklôps, crèvera son œil clair ?
Tais-toi ! tais-toi ! Le discordant chanteur, déjà ivre, et rendant un son brutal, sort de sa demeure de pierre. Enseignons la débauche à cet ignorant ; bientôt il sera entièrement aveugle.
Heureux celui qui s’enivre, tout réjoui de la douce liqueur des raisins, pressant un cher jeune homme dans ses bras ! et qui, sur les fleurs de son lit, caressant les cheveux brillants et parfumés d’une Hétaïre, chante : — Qui m’ouvrira ?
Pan ! pan ! pan ! Je suis plein de vin, et je me délecte de la volupté des repas, et, comme une nef de charge, mon ventre est plein jusqu’au dernier banc ! Cette herbe riante m’invite à célébrer la saison printanière avec mes frères, les Kyklopes. Allons ! allons ! Étranger, donne-moi l’outre !
Beau, et regardant avec de beaux yeux, il sort de sa demeure. Il nous est cher, et il nous aime ! Les flambeaux attendent ton corps, et la tendre Nymphe est là dans l’antre plein de rosée ; et une couronne aux couleurs variées va bientôt ceindre ta tête !