Et moi aussi, ayant tant à te dire, je ne sais par où commencer.
Je me réjouis, et mes cheveux se dressent sur ma tête, et je verse des larmes, et, dans mon bonheur, je t’entoure de mes bras, ô mon mari !
Ô vue très chère ! Je ne blâme plus rien ; je possède la fille de Zeus et de Lèda, celle que les Frères jumeaux, illustres par leurs chevaux blancs, m’amenèrent autrefois, heureuse, avec des torches ! Mais les Dieux t’avaient éloignée de mes demeures.
Un Dieu me fait une destinée meilleure que celle-ci. Ton malheur nous a heureusement réunis, ô mon mari, bien que tardivement. Cependant, plaise aux Dieux que je jouisse de cette bonne fortune !
Certes, puisses-tu en jouir ! Je le désire comme toi ; car, de nous deux, l’un ne pouvait être malheureux sans que l’autre le fût aussi.
Amies, amies, je ne gémis plus de mes anciens maux, je ne me plains plus ! Je possède, je possède mon mari dont j’attendais le retour de Troia depuis tant d’années !