Amies, j’en crois vos paroles. Venez, venez dans la demeure, afin d’apprendre mes malheurs.
Tu invites qui te suit volontiers.
Ô triste jour ! Malheureuse ! Quel récit lamentable vais-je entendre ?
Ne présage pas des gémissements douloureux, ô chère !
Qu’a-t-il souffert, mon mari malheureux ? Voit-il la lumière, le quadrige de Hèlios, la marche des astres, ou subit-il sa destinée sous la terre, parmi les morts ?
Pense à un meilleur avenir, quel qu’il soit.
Je t’invoque, je t’adjure, humide Eurotas aux verts roseaux ! Dis-moi si ce qu’on rapporte de mon mari mort est vrai. Pourquoi ces paroles insensées ? Je serrerai mon cou suspendu au lacet, ou, moi-même, poussant l’épée mortelle, je l’enfoncerai à travers ma chair dans ma gorge ruisselante de sang, m’offrant en sacrifice aux trois Déesses