Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/290

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LE CHŒUR.
Strophe.

Si tu te glorifies orgueilleusement, les autres n’en prennent pas plus de souci de toi, ô Étranger venu ici d’Argos ! Certes, tu n’épouvantes pas mon cœur par ta jactance. Qu’une telle crainte n’atteigne jamais la grande Athèna aux belles dansés ! Mais tu es insensé, comme le Tyran Argien, fils de Sthénélos.

Antistrophe.

Toi qui, entrant dans une ville étrangère, non moindre qu’Argos, veux emmener de force, étranger toi-même, des exilés suppliants des Dieux et embrassant notre terre, et qui, ne faisant rien de juste, n’obéis point à nos Rois. En quels lieux ceci serait-il tenu pour honnête parmi les hommes sages ?

Épôde.

La paix me plaît ; mais je te le dis, ô Roi insensé, si tu viens dans ma Ville, tu ne feras pas impunément ce que tu penses. Tu n’es pas seul armé de la lance et du bouclier d’airain. Je n’aime pas la guerre. Ne trouble pas par la lance une Ville qui fleurit par la faveur des Kharites ; mais contiens-toi.




IOLAOS.

Ô fils, pourquoi viens-tu, portant cette inquiétude dans les yeux ? As-tu appris quelque nouvelle des ennemis ?