Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/275

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

route vers les frontières des illustres Athènaiens. Cet exil est mené par deux vieillards : moi je m’inquiète de protéger ces enfants, et, dans ce temple, Alkmèna garde les filles de son fils et les encoure de ses bras ; car nous rougirions que de jeunes vierges fussent mêlées à la foule et s’arrêtassent devant les autels. Hyllos et ses frères, dont l’âge est plus avancé, cherchent quelque retraite où nous puissions habiter, si, par la force, nous sommes chassés de cette terre. Ô enfants, enfants ! approchez, saisissez mes vêtements. Je vois le héraut d’Eurystheus venir à nous, de cet Eurystheus par qui nous sommes poursuivis et errants et repoussés de toute terre. Ô haïssable ! plaise aux Dieux que tu périsses avec l’homme qui t’envoie, toi qui, de cette même bouche, as déjà annoncé tant de maux au noble père de ces enfants !

KOPREUS.

Tu penses assurément avoir trouvé une belle retraite et être arrivé dans une ville amie ? Mais tu en as mal jugé : personne ne préférera ta faiblesse à la puissance d’Eurystheus. Va ! pourquoi te fatiguer ainsi ? Il te faut aller à Argos, où t’attend le châtiment de la lapidation.

IOLAOS.

Non ! L’autel du Dieu me protégera, et cette libre terre où nous sommes.

KOPREUS.

Veux-tu que j’ajoute à ma parole la force de mes mains ?