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LES BAKKHANTES

la demeure en ruines contre terre ; et tandis que Pentheus regardait mes chaînes très rudes, l’épée tomba de sa main fatiguée, et il languit désarmé. En effet, n’étant qu’un homme, il avait osé lutter contre un Dieu. Et moi, sorti tranquillement de la demeure, je suis venu vers vous, sans plus m’inquiéter de Pentheus. Mais, certes, il me semble qu’un bruit de chaussure résonne dans les demeures et viendra bientôt sous le portique. Que dira-t-il après cela ? Je le supporterai d’une âme égale, bien qu’il respire une violente colère, car il est d’un homme sage de se montrer tranquille et modéré.


Pentheus.

J’ai souffert des maux affreux ! L’Étranger qui était chargé de liens m’a échappé. Éia ! Le voici ! Qu’est-ce ? Comment, étant sorti, te trouves-tu sous le portique de mes demeures ?

Dionysos.

Arrête ! suspends le cours de ta colère.

Pentheus.

Comment es-tu sorti, ayant rompu tes liens ?

Dionysos.

Ne t’ai-je pas dit, n’as-tu pas entendu, que quelqu’un me délivrerait ?