terre Phoinissienne, vint dans ce pays ! Lui qui, après avoir épousé autrefois la fille de Kypris, Harmonia, engendra d’elle Polydôros de qui naquit, dit-on, Labdakos, et de celui-ci Laios. Pour moi je suis appelée fille de Ménoikeus, et Kréôn est mon frère, né de la même mère. On me nomme Iokastè. Mon père, en effet, m’a donné ce nom, et Laios m’épousa. Me possédant depuis longtemps dans sa demeure et n’ayant point d’enfants, il alla interroger Phoibos et lui demanda que nous eussions des enfants mâles dans nos demeures, et celui-ci lui répondit : — Ô toi, qui commandes aux bons cavaliers Thèbaiens, n’ensemence pas malgré les Dieux le sillon des enfants, car, si tu engendres un fils, ce fils te tuera, et toute la famille s’en ira dans le sang ! — Mais lui, cédant à la volupté et poussé par l’excès de vin, engendra notre fils ; et, après avoir engendré, reconnaissant son erreur, et se souvenant de l’oracle du Dieu, donna l’enfant aux pasteurs afin qu’ils l’exposassent dans la prairie de Hèra, à la cime du Kithairôn, après avoir percé ses talons de fers aigus, d’où vient que la Hellas le nomme Oidipous. Et les pasteurs de Polybos, l’ayant recueilli, le portèrent dans la demeure et le remirent aux mains de leur maîtresse qui confia le fruit de mon accouchement à des mamelles de nourrice, et elle persuada à son mari qu’elle l’avait enfanté. Et déjà mon fils était devenu homme aux joues florissantes, et, soit qu’il comprît tout de lui-même, soit qu’il eût été averti par quelqu’un, il se rendit à la demeure de Phoibos pour découvrir ses parents, en même temps que Laios, mon mari, s’y rendait aussi, afin de connaître si son fils exposé était encore vivant. Et ils se rejoignirent au lieu où la route de la Phôkis se coupe en trois. Et le conducteur de Laios commanda ainsi à Oidipous : — Ô
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