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tous les remparts du monde, édifiée par une civilisation vingt ou trente fois séculaire, fondée sur le travail et la justice.

Voyons maintenant le commerce étranger.


III


Il y a trois cent cinquante ans que le premier traité de commerce entre la Chine et l’Europe a été conclu par les Portugais. Il y a cinquante ans au moins que nous sommes en relations suivies, régulières, avec la Chine, et que les nations européennes y sont représentées, au point de vue du commerce, par leurs diplomates et par leurs négociants. Depuis vingt ans, elles pénètrent dans l’intérieur de la Chine, de telle sorte qu’il n’est à peu près, aujourd’hui, aucun recoin de ce vaste empire où les produits de l’Europe ne puissent aller librement, plus librement même que dans certains pays d’Europe ou d’Amérique, puisque les droits de douane ne sont que des droits ad valorem qui ne dépassent guère 5 à 8 0/0, sauf pour l’opium, qui paye 33 0/0. Cependant, malgré ces efforts et des conditions si favorables, le commerce de l’Europe et de l’Amérique avec la Chine est beaucoup moins important qu’on ne le suppose peut-être. Les statistiques des douanes chinoises accusent, il est vrai, le respectable chiffre de 16 à 1,700 millions de francs : mais ce chiffre