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pour cela que j’ai parlé de l’armée chinoise, comment, avec des forces aussi réduites et un développement de frontières de trois à quatre mille lieues, il est possible que la Chine soit d’abord restée aux Chinois, et ensuite ait gardé ses institutions, ses lois et ses mœurs. Les Mandchoux et les Mongoles sont entrés plusieurs fois en Chine, et ils y ont pris un trône, soit, mais se sont-ils annexé une parcelle du territoire chinois, s’y sont-ils taillé des principautés, des duchés, etc. ; y ont-ils installé un nouveau droit ; ont-ils rien changé au système de l’impôt, au régime de la propriété : ont-ils essayé de transformer le langage ? Rien de tout cela. C’est précisément le contraire qui est arrivé. Ce sont eux qui se sont faits Chinois.

Une fois entrés et assis sur un trône que personne ne défendait, excepté les tenants des dynasties qui succombaient moins par la force des envahisseurs que par la désaffection du peuple, la Chine s’est refermée sur eux et les a absorbés, engloutis. Bien plus, elle a débordé chez eux et a pris leur place. La Mandchourie n’est, à proprement parler, qu’une province chinoise, où la dynastie régnante a toutes les peines possibles à maintenir, je ne dis pas l’usage, mais seulement l’enseignement de la langue mandchoue.

Dira-t-on que les Mongoles et les Mandchoux étaient des barbares ? Mais les hordes germaines qui envahirent la Gaule au Ve siècle, et plus tard encore, étaient aussi des barbares, et nous souffrons encore des gros-