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de l’évêque ou des promesses vagues d’un autre monde que personne ne connaît, et le salut, la résurrection, selon son antique croyance, il avait choisi celle-ci, il avait préféré la Vie, qu’il connaissait, toute simple et sans épithète. En fait, et de l’aveu même des missionnaires, si on laissait une chrétienté à elle-même seulement pendant deux ans, sans la visiter, on n’y trouverait plus un seul chrétien. On ne peut même pas abandonner sans surveillance les prêtres chinois que l’on recrute, du reste, assez difficilement. Il n’y avait plus aucune trace des nestoriens quand les missionnaires revinrent en Chine au XVIe siècle : et de ceux-ci, il n’en restait plus beaucoup lorsqu’ils y reparurent en 1842, après trente ans d’expulsion.

Le protestantisme, plus récent en Chine que le catholicisme, n’y fait pas relativement plus de prosélytes. Je ne pense pas que leur nombre dépasse quelques milliers.

Le mahométisme date des conquêtes de Genghis-Khan, qui l’y a introduit au XIIIe siècle, ou plutôt qui l’a imposé à un certain nombre de tribus tartares-mongoles, annexées depuis lors à l’empire chinois. Le mahométisme y est encore entré depuis cette époque et a rallié une petite partie des populations des contrées du sud-ouest voisines de l’Inde. Il ne compte cependant en tout que quinze à dix-huit millions de sectateurs. Bien qu’il paraisse mieux établi que le christianisme, en ce sens qu’il recrute son clergé sur place, il ne fait aucun