Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/91

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gations expliquent le peu de succès relatif du taouisme. Il faut ajouter du reste que, de même que les croyances bouddhistes, elles sont sans effet sur la vie sociale de ceux qui les partagent. Ils observent comme tout le monde le culte des ancêtres, s’associent comme tout le monde et dans la même mesure aux solennités nationales, etc. Ils sont en un mot taouïstes comme des chrétiens peuvent être spirites.

Le judaïsme et les deux grandes religions qui en sont issues, le christianisme et le mahométisme, sont représentés en Chine ; mais ils n’y ont aucun succès réel. Le christianisme y a été introduit une première fois vers le vie siècle par les nestoriens, et il n’y compte pas aujourd’hui plus de quatre à cinq cent mille adeptes catholiques ; les missionnaires disent six cent mille, mais ce chiffre paraît exagéré. Il est d’ailleurs contesté dans ses détails par les missionnaires eux-mêmes, suivant que ceux que l’on interroge appartiennent à des ordres religieux différents.

Ainsi, les jésuites disent qu’ils comptent 100,000 chrétiens dans deux des provinces qu’ils évangélisent : le Kiang-Sou et le Ngan-Hoeï : mais ce chiffre est mis en doute par les lazaristes et les prêtres des Missions étrangères. Ceux-ci affirment qu’ils en ont 70,000 au Se-Tchuen. Mais les jésuites à leur tour se permettent quelque réserve sur l’exactitude de ce chiffre. Vient ensuite le Koueï-Tcheou, qui a eu 20 ou 30,000 chrétiens pendant quelques mois, mais qui n’en a plus à