Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/86

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la constitution nationale, ni le champ patrimonial, base de l’organisation familiale. Quant à son pouvoir sur les individus, il en est autrement, et lorsque le moment sera venu de parler des défectuosités et des exceptions de la civilisation chinoise, après en avoir étudié le fonctionnement normal, je raconterai les superstitions auxquelles le boudhisme a donné naissance. Toutefois, je ne saurais trop dire que, même sur les individus, son influence est beaucoup moins grande qu’on ne le suppose. — « Croyez-vous à l’efficacité de vos pratiques religieuses ? » demandais-je souvent aux Chinois avec lesquels je me trouvais en relations un peu suivies. — « Vous nous embarrassez beaucoup, me disaient-ils. Quelquefois nous croyons, souvent nous ne croyons pas. Quelquefois, nous rions de ceux que nous voyons aller aux pèlerinages, et il nous arrive assez souvent d’y aller nous-mêmes. Cela dépend. » — Un jour, c’était peu de temps après mon arrivée en Chine, j’arrive à l’heure du déjeuner dans un village détourné où il n’y avait pas d’auberge, et, suivant l’usage en pareil cas, on me conduit à la pagode. La pagode, il faut le dire en passant, est tour à tour, la plupart du temps, un théâtre, un club, un caravansérail ou un marché. Seulement, il n’y a pas d’autres meubles que la table de l’autel et les fauteuils des différentes formes du Bouddha. M’étendre sur les dalles de la cour me semblait dur, et je ne pouvais m’empêcher de jeter un regard d’envie sur ces sièges, mais comment faire pour m’y asseoir ? Je m’avisai d’une plai-