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nication, et il y en a peu qui ne préfèrent le suicide.

Tel est, dans quelques-unes de ses parties, le système auquel il m’a paru que la Chine doit sa prospérité morale et matérielle. Pour en compléter l’étude, j’aurais, maintenant, à entrer dans l’examen des principes premiers, des sources les plus profondes de sa civilisation. J’aurais à montrer les grandes institutions plus générales que celles que je viens d’exposer, qui en sortent directement : la religion de la famille devenue celle de l’humanité, le travail élevé à la hauteur d’un culte. J’aurais, enfin, à parler de l’État et du rôle de l’État. Ce sera l’objet des chapitres suivants. En attendant je terminerai ce travail par quelques considérations.

On a vu ce qu’il fallait penser de la condition de la femme chinoise. Ce que j’en ai rapporté contredit assurément les récits de beaucoup de voyageurs au sujet de l’infériorité dans laquelle la laisseraient les mœurs et les lois ; mais ces voyageurs n’ont pas remarqué qu’ils se contredisaient eux-mêmes presque aussitôt, en raillant d’autre part les Chinois à propos de leurs manières trop douces, trop polies, en un mot trop féminines ; ce qui établit précisément de la façon la plus péremptoire la profonde influence de la femme.

La vérité est, en définitive, que sans être aussi apparente qu’en Europe, la place de la femme chinoise dans la civilisation est au moins aussi considérable. La femme, c’est la maison, en Chine comme dans tous les pays civilisés, et peut-être plus réellement qu’ailleurs.