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les titres qui recommandent celui dont il a été question au souvenir de la postérité, exhorte à suivre les exemples qu’il a donnés.

On lit ainsi, à chaque réunion, une biographie nouvelle jusqu’à ce que la série soit épuisée ; puis, on revient à la première, à la seconde, etc., de sorte que chacun finit par les savoir par cœur, et qu’aucun des aïeux, au moins des plus méritants, n’est inconnu. Il est peu de Chinois, je dis même des plus humbles cultivateurs, qui ne sachent très bien l’histoire de leur famille pendant plusieurs siècles. On lit ensuite, dans un Plutarque chinois, — et les bibliothèques sont très riches en livres de ce genre, — la vie d’un homme illustre de la province ou de toute autre province, puis un chapitre de quelque philosophe ou moraliste, et enfin quelques articles de loi. Ces lectures terminées, ainsi que les commentaires, les explications dont elles ont été l’objet, le but de la réunion change, et la famille se transforme en conseil, ou suivant le cas, en tribunal.

Le père reprend le livre de famille, et, s’adressant à tout le monde, demande si personne ne doit à l’impôt public : c’est la première question, car la famille tout entière se considérerait presque comme déshonorée si l’un des siens était en retard vis-à-vis de l’État et donnait à un fonctionnaire le droit de faire une réclamation. Dans ce cas, on fait immédiatement au retardataire les avances dont il a besoin. La seconde question est de savoir si l’un des membres de la famille a quelque litige ou