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douaire, en argent ou en mobilier, que le père ou les frères proportionnent à leur fortune et à leur générosité. Le moindre de ces douaires consiste en une armoire et un petit trousseau. Quand la fiancée ne le possède pas, c’est au fiancé de le fournir, et ce douaire devient la propriété de la femme. Quant au mari, il doit au moins fournir le lit. Si les femmes n’héritent pas, elles ont des compensations qu’elles n’ont point ailleurs. Tant qu’elles sont dans la famille, les filles sont traitées comme les garçons. Une fois mariées, elles n’ont plus aucuns droits, mais elles recouvrent ces droits dans la famille de leur mari. Les fiançailles seules les leur assurent, quand la mort du jeune homme est survenue avant le mariage et qu’elles veulent rester fidèles à son souvenir. Il arrive très souvent aussi que le beau-père et la belle-mère remarient eux-mêmes la fiancée ou la veuve de leur fils, comme si elle était leur fille, avec un garçon sans fortune, et ils adoptent l’enfant de ce second mariage. Si l’on considère d’un autre côté que les statistiques de la Chine ne constatent entre les naissances des filles et des garçons que des différences de 2 à 3 0/0, tantôt en faveur des filles, tantôt en faveur des garçons, selon les provinces ; si l’on considère aussi que le culte des ancêtres fait à chaque garçon un devoir sacré du mariage, on verra que le sort de la femme est, en Chine, parfaitement assuré.

L’idée des fiançailles, dont je viens de dire un mot, m’amène à parler de l’éducation première générale que